Carnet de route

Rencontre au sommet

Le 23/09/2022 par MERZEAU Michel

Rencontre au sommet.

On prend presque les mêmes et on recommence deux semaines plus tard la visite de quelques 3000 des Pyrenées . Faut bien entretenir notre dosage de globules rouges. Cette fois l 'objectif est d'aller tutoyer les hauteurs de Gavarnie.

Départ donc Vendredi 16 Septembre avec une pause à Gèdre dans un charmant Airbnb où l accueil sympa et le confort des lieux nous auraient bien inciter à rester quelques jours. Nuit calme et reposante mais le programme du we est serré, donc ne nous attardons pas.

Samedi 17 : C'est donc de bon matin que nous quittons notre sweet home pour le parking du barrage des Gloriettes 1622m. Nous fignolons la composition des sacs qui sont bien chargés ( baudriers avec descendeur pour assurage et rappels éventuels dans les cheminées du parcours, crampons au cas où nous rencontrions de la glace, cordes de rando, matériel de bivouac si le refuge est surbooké, duvet, nourriture pour les 2 jours. Ca pèse mais il faut tout prévoir dans une sortie collective pour ne pas mettre en danger le groupe.

Le début de la rando est relativement cool, et ça monte régulièrement. Le soleil jouant avec les nappes de brouillard nous permet de jouir de magnifiques clichés. Nous arrivons ainsi à la borne de Tuquerouye 2300m que nous contournons avant d'affronter un terrible couloir croulant à 45° nous conduisant à la brèche du même nom 2660m au milieu de laquelle est implanté le plus haut et plus ancien refuge des Pyrénées. Et là, la vue sur le lac glacé, le glacier et les pics du Mont Perdu et du Cylindre du Marboré est saisissante. Il est temps de se sustenter.

Nous avons tout l'après midi pour visiter quelques sommets. Nous descendons vers le lac glacé par un raide couloir, puis direction Ouest vers les Astazous , Nous grimpons ainsi jusqu'au col du couloir Swann 2964m. Tiens un message ! Ca passe donc. «  Alors Mimi, fainéant, t'es pas encore au sommet avec les sandwiches et la bière. Nous on est arrivé et on vous attend... » Je reconnais bien sûr la voix de notre président que je savais et qui nous savait dans le coin. Notre regard se tourne donc vers le petit Astazou 3012m où l'on aperçoit deux escogriffes sautant sur le sommet et agittant les bras dans tous les sens. C'est donc tout naturellement mais non sans difficulté que nous rejoignons le président Matthieu du CAF Angoumois en personne accompagné de son sbire Bazille. Ils venaient de faire l'arête nord ouest du petit Astazou comme des flèches scotchant sur place l'autre binôme que nous devions retrouver plus tard au refuge. Embrassades, félicitations, déconnades et selfies, et nous repartions vers d'autres sommets en se donnant rv au refuge. « peut être » Nous repassons donc par le col Swann et nous attaquons l 'ascension du grand Astazou 3071m. Paysages magnifiques : Nous sommes entourés de sommets mythiques ; le lac glacé d'un bleu azur semble minuscule et nous dominons Gavarnie. Le lac des Gloriettes nous semble bien loin. Nous redescendons maintenant par le même itinéraire et passons par le lac où 2 intrépides d'entre nous tentent une brasse dans une eau dont la température ne doit pas dépasser les 10°, les autres se contentant d'un bain de pieds reconstituant. Soirée au refuge non gardé où nous rejoint Matthieu et son groupe. C'est un refuge avec 12 couchages. Il y avait plus de 20 candidats, ça a été folklorique,Vous imaginez ! Bilan de la journée : 1600m de dénivelée+ et environ 12kms

Dimanche 18 : La journée sera longue. Objectif :le Cylindre du Marboré. Lever au aurores, déjeuner rapide et départ à la frontale après avoir délesté nos sacs du superflu. Nous descendons prudemment le couloir menant au lac que nous contournons par la gauche. Déjà, le jour se lève et cela nous permet de mieux voir l'itinéraire. Nous descendons en dessous de la cote 2500m avant de remonter par une moraine de pierres fines sous la ligne de barres rocheuses nous séparant du glacier du mont Perdu ou du moins ce qu'il en reste. Par une cheminée d'une trentaine de mètres en III, nous franchissons aisément la barre et nous nous retrouvons au pied du glacier qui a tellement fondu que nous pouvons rejoindre le col du Cylindre 3074m à sec, sans mettre les crampons. Du col, nous descendons vers l'étang glacé vert d'algues microscopiques. Un grand couloir de pierres croulantes nous conduit jusqu'au col supérieur du cylindre 3180m. De là, nous grimpons par la cheminée de gauche, 25m en IIIa pour accéder au plateau puis au sommet en passant par une dalle de 5m un peu impressionnante. Il ne nous reste plus que quelques pas pour accéder au sommet principal du Cylindre du Marboré 3325m. De là, la vue est époustouflante sur tous les 3000 du cirque de Gavarnie , sur les autres grands sommets de la chaîne pyrénéenne , des pics d'Aspe au Néouvielle en passant par Le Vignemale. A portée de main , un des 3 sorores : le Mont Perdu à peine plus haut que le Cylindre mais où une file ininterrompue de randonneurs se presse. Nous, nous sommes presque seuls. Nous n'avons croisé que 3 ou 4 de nos semblables. Que la montagne est belle quand un soleil radieux l'éclaire et nous réchauffe. Nous aurions envie de nous attarder des heures mais le chemin du retour est long et parsemé d'embûches même si nous revenons par le même itinéraire. Le passage en desescalade des dalles et cheminées est beaucoup plus impressionnant à la descente qu'à la montée. Les baudriers et cordes vont servir. Avec un assurage au demi cabestan dans les 2 premières difficultés, nous voilà au col supérieur. Histoire de rajouter un 3000 à notre collection, nous allons franchir le piton SO du cylindre 3194m. Sur la suite de retour, un rappel dans la dernière cheminée et voilà nos presque novices devenus des rando alpinistes convaincus. Après le lac glacé, il faut remonter le couloir jusqu'au refuge où l'on doit refaire les sacs pour y rentrer tout ce que nous y avions tassé la veille. C'est de nouveau chargés comme des mules que nous tournons le dos au magnifique cadre où nous avons passé 2 fantastiques journées pour redescendre cet infâme couloir de Tuquerouye et rejoindre par le magnifique vallon d'Estaubé notre parking de départ. Il est déjà 18h30. Pas eu le temps de se baigner mais quelle bambée ! 1000m de dénivelée+ et 1900m de dénivelée-

Merci à vous mes compagnons de sentier pour votre confiance :: Jean Luc, Isabelle, Cathy et Bruno.

Michel