Carnet de route

67... ANNEE HEROIQUE
Le 07/10/2012 par peccolo marc
Je vous parle d'un temps de notre club que les moins de 50 ans se doivent de connaître. Aux Eaux-Claires, c'était le temps où l'on grimpait en nouant la corde directement autour de la taille, en "grosses" (chaussures ! ) ou en chaussons qui ressemblaient plus à de grosses baskets qu'à nos ballerines actuelles. C'était le temps où les Eaux-Claires étaient quasi-exclusivement un terrain d'entrainement à la montagne et le cotation 6, la limite des possibilités humaines ( depuis, les extra-terrestres ont débarqués ! ). On fréquentait les rochers en vue de projets plus ou moins ambitieux dans les Pyrénées ( certains y sont même allés en mobylette ! ) ou les Alpes. Dans ce contexte, il se forme des cordées telles Pierre Forn avec Bernard Trouvé ou Olivier Trouffier avec François Weber, on voit aussi passer la comète Serge Gousseault. Les projets deviennent de plus en plus ambitieux au fil du temps. C'est comme ça que "notre" Olivier, avec François gravira le pilier Bonatti aux Drus ( entre autre ...) Lorsque l'on ouvre le beau livre de la collection Rébuffat "Les cent plus belles courses des Pyrénées ", la course No 79 est : Eperon sud-est de la Pena Vieja (Picos de Europa ) devenue : "léperon des français". Les français, en l'occurence sont les charentais Pierre Forn et Bernard Trouvé qui accrochèrent cette première le 18 aout 1967 ( cotation TD dans le bouquin )
.
ça faisait longtemps que je voulais faire cette course pour faire le lien avec nos prédécesseurs et puis...Pour voir ! Avec Oncle B, nous partirons du bas ( cause refuge fermé et ça devient aussi une habitude bien économique ). Le gardien du camping nous explique qu'il faut au moins 10 h rien que pour l'escalade et que c'est très paumatoire, alors en partant du bas avec l'appoche et la redescente...En fait, tout va bien "rouler" et nous sommes à 16 heures au téléphérique, après s'être régalé sur un rocher parfait. En 1967... Bravo ! ( on a vraiment pu constater que cette voie est une grande classique pour les espagnols ).
Pour "rentabiliser" le déplacement, Oncle B avait suggéré qu'il serait dommage de ne pas enchainer avec une voie au Naranjo de Bulnes, la star des Picos. Nous hésitons devant le topo d'une voie ouverte par les frères Pou ( 450m de 8C+ et 9a ), mais n'ayant pas pris nos chaussons à ventouses, nous irons faire la voie Cépéda, parfait élan de calcaire assez engagé ( il n'est pas rare de tirer 40m sans pouvoir mettre de protection, même pas un peu de crème solaire ! ) où la sortie s'effectue dans une faille en rampant, impossible de passer avec le sac à dos tellement 7et 3... Un vrai accouchement !