Carnet de route

DES VERTES ET DES PAS MURES

Le 08/03/2013 par peccolo marc

 

DES VERTES ET DES PAS MURES ( ou les joies du bivouac par une belle soirée d’été, Aout 2012, ascension de l’Aiguille Verte par l’arête des Grands Montets )

 

Depuis 3 jours, nous passons  le temps à dormir et lire dans nos fourgons sur le parking de la Pierre d’Orthaz à Chamonix car IL PLEUT ( ça va satisfaire ceux qui aiment faire rimer Chamonix avec pluie ! ), SDF de luxe, nous commençons à voir nos grands projets se réduire en peau de chagrin, c’est difficile de renoncer, mais la montagne s’occupe à donner de sévères leçons, et il faut s’adapter. Le mauvais temps à posé pas mal de neige et nous optons pour la Verte par l’arête des Grands Montets qui est bien ensoleillée. 2 autres copains vont se joindre à nous et c’est à 6 que nous allons faire cette belle course ( espérons qu’elle sera belle ! ). Nous prévoyons un bivouac au col du Nant Blanc et peut-être un autre au sommet car la descente aux heures chaudes et en été du couloir Whimper est connue pour ressembler plus à un bombardement qu’à une gentille ballade entre copains, nous verrons bien ! N’ayant rien pour le bivouac, j’empreinte un bout de mousse et un super duvet de plage ( température extrème : + 15° , on est au mois d’aout, il ne doit pas faire froid , c’est l’été quoi ! ) Après le rituel du matos réparti dans les sacs à dos, nous nous retrouvons tous les 6 dans le téléphérique des Grands Montets, le temps est superbe et la montée pas trop fatiguante. Crampons aux pieds, nous partons avec la foule sur l’autoroute de la Petite Verte, mais après la rimaye, nous prenons la bretelle de sortie Nant Blanc et c’est d’un seul coup la solitude tant attendue ( enfin toute relative,  nous verrons plus loin ). Le rocher est bien pourri, l’itinéraire pas évident, mais ce versant sauvage est magnifique et  la vue sur les Drus  de toute beauté. Nous avançons rapidement dans ce terrain à ‘chamois’, nous passons sous l’aiguille Farrar et gagnons le pied de l’aiguille Carrée où une profonde cheminée bien chamoniarde pointe le bout de son nez avec une cordée qui parait y  transpirer. Nous attendons notre tour au soleil en contemplant le décor somptueux, d’un coté, le glacier d’Argentière qui s’étire au soleil de l’autre le versant Nant blanc avec son glacier tourmenté qui dévale jusqu’au pied des Drus avec son couloir Nord qui fait rêver ( ou peur, c’est selon !) et l’aiguille Sans Nom impressionnante…il faut se bouger et attaquer la cheminée, je rejoins le second de la cordée précédente qui me dit ne pas comprendre pourquoi il est tant à la peine dans ce passage alors qu’il grimpe dans le 6c à vue, je lui réponds que sa vue a dû baisser et que l’on est à la Verte et que «  on s’en fout, c’est trop beau « . Nous rattrapons  d’autres cordée qui galèrent pour trouver l’itinéraire pas évident du tout, je ne résiste pas à vous faire lire cet extrait du topo : « On débouche sur une terrasse versant Nant Blanc ; continuer par une sorte de glacis de plaques ascendantes en utilisant une fissure à l’union des plaques et de la paroi et en suivant une diaclase verticale…etc.. »le fou rire nous prend, sauf que ça grimpe vraiment et c’est magnifiquement aérien, nous retrouvons encore 2 autres cordées ( c’est la solitude qui en prend un coup ). Suite à la remontée d’une goulotte de glace bien raide et sympa, nous arrivons crampons aux pieds dans une brèche qui nous ouvre la vue sur la passage clé pour atteindre la pointe de Segogne : 2 ou 3 longueurs sur des dalles relativement lisses et partiellement recouvertes de glace( ???!!!). Remy s’y engage en tête, devant maintenant un « public » conséquent, et progresse hyper lentement dans le passage qui, vu de là, parait vraiment très  très difficile. Plus il passe de temps, plus le moral des cordées descend et certains ( dont 2 d’entre nous ) décident d’arrêter là l’aventure et d’appeler l’hélico ( il en  sortira 2 et viendra chercher les 10 autres le lendemain matin : no comment ! ). Le passage et 3 rappels plus loin, nous nous retrouvons tous les 4 ( cette histoire est  un vrai problème de math !! ) au col du Nant Blanc sur une vire couverte de glace qui sera notre gite pour la nuit qui est arrivée depuis un bon moment. Quand à moi, je suis à l’extrémité de la vire, les jambes dans le vide, chaussure au pied, dans mon duvet de plage ( de merde ) où je vais passer la nuit à grelotter entre claquage de dents et crampes dans les jambes tellement j’ai FROID, en plus je n’ose pas bouger de peur de réveiller les autres qui ronflent tranquillement. Seul point positif, notre vire est orientée plein est et  le soleil du matin va être TROP BON .

-« Alors Marco ? Bien dormi ?

- Euh !..... nickel les copain !

-Ah ! tu vois, nous avec nos gros duvets, on a eu presque trop chaud, pourtant il a du faire froid car l’eau est gelée.

- Ok ! et bien la prochaine fois, on échangera les sacs de couchage !

Le super soleil et un thé bien chaud  vont ranger ma nuit au rang des souvenirs et la Verte fait tout ce qu’elle peut pour être tellement belle ce matin que bon, ça ira pour cette fois !

L’ascension de la calotte de l’aiguille Verte est un pur moment de bonheur et l’arrivée à ce sommet est une forte émotion tellement c’est BEAU .

   Malgré qu’il soit midi ( la plus mauvaise heure pour descendre le couloir Whymper ), franchement, je n’ai pas envie de faire un bivouac ici…j’arrive à convaincre mes acolytes et nous entamons la descente dans une ambiance un peu tendue car la neige est bien ramollie et il fait très chaud, nous descendons le Whymper en rappels et 5 heures plus tard nous sommes en bas sans incident ouf !  Je ne sais toujours pas si il valait mieux repasser une nuit horrible ou descendre, sachant que la ligne de rappels est relativement à l’abri des chutes de pierres( relativement ! )la réponse est d’avoir un bon sac de couchage pour le bivouac .

 







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