Carnet de route

JOURS DE TONNERRE ou UN ETE DE PORCELAINE
Le 05/11/2013 par marc peccolo
JOURS DE TONNERRE Après Nicolas à l'Ossau et Matthieu à la dent du Geant qui ont vu ces projectiles appelés "cailloux" ou "Pierres" leur frôler plus ou moins les fesses ( plutôt plus pour Nicolas ), nous venions( avec Oncle B ) de terminer la descente de l'aiguille Verte, assis tranquillement sur le glacier, quand un de ces projectiles est venu finir sa course à 10cm de mes pieds. Un peu plus tard dans l'été, à la traversée des Courtes, Michel nous a lâchement abandonné en pleine descente pour partir en hélico sous pretexte qu'une "pierre" lui avait cassé le bras. Le magnifique platre qu'il arborait fièrement en atteste. Face à la pierre l'homme est de porcelaine. Notre Michel avait à peine fini de se balancer au bout de son filin délicieusement enlacé par un beau gendarme du PGHM ( toutes les occasions sont bonnes !! ), qu'une grosse livraison d'armoires normandes dans un joli vacarme fonçaient dans notre direction ( traduction : une belle chute de pierres de tailles raisonnables est passée entre mes petits copains et moi-même, vraiment très près ....) Au mois de Septembre, est-ce que la montagne est plus tendre ?, je pars faire l'ascention de la voie des Suisses au Grand Capucin, la rimaye est bien "scabreuse", il faut descendre dedans en chaussons ( pour pas salir ) et remonter en face une dalle pas facile avec les pieds bien mouillés... enfin je me vache au relais ( si, si , ça arrive bande de mauvaises langues ! ) et là, la paroi se met à trembler et un grondement de tonnerre style "fin du monde" se fait entendre. Pas le temps de s'intérroger longtemps sur le phénomène car des projectiles de toutes tailles nous mitraillent et explosent en tous sens et le tout semble durer une éternité. On respire un bon coup, personne est touché et la corde est encore là, miracle. Des forts grimpeurs ( belges, de la bande des frères Favresses ) qui étaient partis dans une voie trés difficile ont eu tellement peur qu' ils nous rejoignent et ne nous quitterons plus jusqu'au sommet...
Toutes ces émotions passées, un petit constat s'impose:
- à la descente de la Verte, il fallait s'arrêter plus loin car le couloir Whymper fait quand même 700 m , ça fait une belle rampe de lancement !
- Pour la traversée des Courtes, il était bien (trop) tard et le soleil avait commencé son travail en faisant fondre la neige qui libère les pierres.
- Au Grand Cap, cette maladie de faire des courses en partant à la première benne fait que nous étions à l'attaque en plein soleil juste au bon moment pour y rester. Dans la soirée, quand nous sommes repassés à la rimaye, le soleil parti, pas une pierre ne bougeait. Le grand Capucin a tendance a devenir une "école d'escalade" et l'on y trouve des cordées à toutes heures, pourtant il est à 3800 m donc en haute montagne avec tout ce que ça comporte...