Carnet de route
Pizza ou entrecôte ?
Le 12/01/2014 par Nicolas FOURCADE
Ca y est ! le créneau ! il est là ! enfin … bon … on appelle nos contacts pyrénéens, CRS, guides, bars … leur message est le même… ! Restez chez vous en Charente !
Bon alors nous, bien sur, on y va ! On a bien étudié la météo, et pour nous, ce week end, ça peut être « The » week end ! Météo stable, pas de précipitation, isotherme 0°C qui redescend un peu… ça va le faire, et on compte bien en profiter!
- « Allo, Marc ? ça te dis ? Un truc haut en face sud… et un autre plus bas expo nord … Fischesser ? Arbizon ?
- Ah ouais… ! Super les ptits loups ! en plus j’ai une put… de grosse envie de le faire cet éperon ! »
- «Allo … truc ... bon …(rire)… zob ?... (re rire)… pfff… bon, bon regel samedi soir… Arbizon samedi …?
- ok, au fait mon Nico vient, on se retrouve sur place?
- Et on part d’où ? tu te souviens au camp d’hivers … ? on était partis de Payolle … ? ah… ouais… 4h d’approche… on s’enfonçait jusqu’au genoux … c’était cool ! Bon je m’occupe de ça ! »
- « Allo Marc ? t’es où là ? Payolle ? … Non, c’est bloqué au niveau du bar normalement… essayez plutôt par la hourquette, depuis Ancizan. J’ai appelé, c’est OK ! (enfin c’est plutôt un truc du genre « Allo j’suis bien à la mairie d’Ancizan ? … Oui… Je voudrais un renseignement s’il vous plait… la route de la hourquette … oui ?... Elle est ouverte ?... Attendez, je me renseigne… Non, elle est fermée !... Mais fermée comment ? … FERMEE !... ah… mais au niveau de la barrière ? … euh… il n’y a pas de barrière, elle est fermée, c’est tout !... ah, pas de barrière… dommage qu’elle soit fermée alors …! Merci !)
-« Allo, Marc, t’es ou ? c’est bon alors ?
- On est passé, mais avec la neige, on ne redescend pas ! par contre on a pas grand-chose à manger…
- Hé mec, tu veux pas une pizza non plus ! »
Bon vous savez comment ça se fini … un sous bois … un bivouac … un feu de bois … une pizza … des chouettes … ah oui, les chouettes … c’est chouette ça ! heureusement qu’on avait pas prévu de dormir trop longtemps !
Il est tôt, direction la hourquette puis l’Arbizon , de bonne heure et de bonne humeur ! Joli balade, mais Marc nous a déjà raconté ça !
Et c’est pas fini ! ça commence même, une sorte d’apéro en quelques sortes !
- « Allo, Flo ? tu fais quoi demain ? un hold up, ça te dis ?
- Ok, rendez vous au relais du Néouvielle pour voir le plan ! »
Et c’est reparti ! on regarde les topos de l’éperon Fischesser au Campbiel, ça a l’air long… et pas trop facile par endroits… ya l’air d’y avoir deux bastions à passer… des couloirs, de la neige, du mixte, du rocher, du dry toofing, des arêtes en neige… copieux programme… Accoudés au bar, on regarde nos jambes… hum… c’est dur ! La journée à l’Arbizon a laissé des traces ! Bon on monte à Piau, et on essaie de repérer le truc, comme ça demain on aura ça de moins à faire. La Lune nous aide … c’est vrai que ça à l’air bien raide cet éperon… et si on était pas un peu fatigués déjà… ? et si les conditions n’étaient pas là… ? et si c’était pas un peu raide quand même… ?
Flo nous lache qu’il a un pote CRS a prévu de la faire aussi, on est bien rassurés pour le créneau, le reste, on verra demain, faut bien aller voir comment c’est maintenant qu’on est là !
Levé 4h, la face est éclairée. Non, pas par la pleine Lune, mais par deux jolies frontales ! Nous aussi nous n’en aurons que deux, puisque la mienne a décidé de ne pas faire le voyage, pas grave, on y va !
A l’attaque du couloir de base, on décide un peu trop tôt d’aller rejoindre l’arête, ça passe bien, même en pleine nuit, c’est superbe ! Le voyage va être magique ! Le topo disait vrai… neige, rocher, mixte, et surtout herbe bien raide ! Mais ça tient bien, et c’est bien marrant !
Après quelques heures d’escalade nocturne, le soleil se lève, il nous faut ne pas trainer, la neige va transformer très vite. Les arêtes neigeuses effilées sont impressionnantes, le cadre est magique ! Surréaliste pour nous même ! C’est notre première course de ce genre, et que c’est beau ! Que c’est bon de partager ça !
Arrivés au second bastion, on rigole un peu moins, du IV en crampons dans du rocher pourri… Flo passe devant, et c’est parti ! On retrouve les dernières arêtes de neiges qui sont maintenant moins vertigineuses mais toutes aussi belles. C’est un vrai régal, même si la fatigue commence maintenant à se faire sentir ! Comme toujours, il ne faut pas trainer, on arrive dans de larges pentes de neige qui ont bien vu le soleil maintenant, et surtout on est bien placés sous la grosse corniche sommitale ! SUMMIT ! enfin avant, il faut la franchir cette corniche ! SUMMIT ! On en saute de joie, comme des gosses ayant réalisés un petit rêve ! C’est sur, c’est une de nos plus belles courses ! Quel rêve !
La descente se fera dans un bon état de zenitude, direction de Lenquo de Capo pour rejoindre la vallée de Badet, quelques heures plus tard ! Nous on est là, et bien content d’être là, d’avoir fait cette superbe course, et d’avoir partagé ces sensations ensemble.
La suite se déroule (encore) au relais du Néouvielle, en plein après midi, ce sera entrecôte entre potes!
C’est sur, le retour sera dur, mais qu’importe… c’était magique !
Alors, pizza ou entrecôte … ? Si il faut choisir, nous prendrons les deux !!!
