Carnet de route
Sortie escalade à Tarascon-sous-Pluie
Le 29/05/2014 par Thibaut Lurois
Sortie escalade à Tarascon-sous-Pluie
Si la souplesse est une grande qualité en escalade, elle vous sauve aussi vos vacances.
Partis quatre jours pour faire de la grande voie a Tarascon sur Ariège, on y grimpa une demie journée seulement, et encore fallait pas écouter les grimpeurs déçus par la roche mouillée, qui s'en retournaient au parking. Ben voyons ! Suffit de monter un peu plus loin et de chercher une voie entre les coulées d'eau, facile ! Et si c'est du 4 ou du 5, de monter de bac à eau en bac à eau !
On y grimpe en cordées, je découvre les plaisirs des voies en plusieurs longueurs, bien encadré par Nanou et Anthony qui me dispensent leurs précieux conseils. C'est grisant de poser un relais à trente mètres du sol. « Alors on récapitule, je me vache, je fais un cabestan sur une dégaine, mais pourquoi elle fait ça avec la corde ?...a oui le brin du grimpeur on le met là, ok relais prêt ! J’espère que tout est bon... »
Le lendemain matin il pleut. C'est dommage on était prêts à décoller. Les randonneurs eux n'ont pas d'excuses et partent en traînant des pieds, ils reviendront trempés et frigorifiés. .Heureusement nous passerons une bien meilleure journée, merci Antoine et son éclair de génie! « Jéjé t'es pas cap ! Aller met les gaz ! » Après une heure et demie de lacets endiablés menés par cette puce surexcitée qu'est notre Jéjé, nous arrivons indemnes, et au soleil! Nous songeons, heureux, aux pauvres randonneurs sous la flotte.
Au pied des voies on peine à s'organiser, surtout en groupe, et la journée est bien entamée. On n'en peut plus d'attendre et j'aperçois ce qu'Antoine désigne comme sa toute première grande voie: plus de deux cents mètres de haut, en neuf relais, une arrête aiguisée s'étend devant nous, avec trois « gendarmes » à gravir ; l’Échine du diable est le nom de cette magnifique route. Antoine, Jéjé et moi nous préparons dans le chaos du groupe indécis, à partir en flèche sur ce cadeau des dieux(et des ouvreurs). Pendant les huit heures de l’ascension, le temps sera suspendu : découverte des relais plein gaz, grimpe sous des vents épiques, découverte également des gaz d'Antoine dans le seul relais abrité...avec ceci ?
Une fois redescendus il faut voir les voies qu'ont fait les autres et le potentiel de parois qui attendent de se faire équiper, pour se dire que la grimpe a ici de beaux jours devant elle.
La soirée est longue et bien arrosée, et l'on n'a pas fini de grimper: Jojo qui paye l'armagnac nous défie de faire le tour de la table sans toucher le sol il paraît que c'est un entraînement de bloc, vous n'avez qu'à essayer chez vous... c'est pas évident !
En se réveillant le lendemain matin la pluie n'a pas faibli bien au contraire, et le groupe de randonneurs qui nous accompagnait décide de rentrer prématurément.
Nous décidons de quitter Tarascon pour aller voir dans le Lot ; c'est sur la route du retour, et il y fait beau. « On n'est pas là pour acheter du terrain » comme on dit lorsqu'il s'agit de se bouger, et ça tombe bien, l'immobilier ici, est aux mains des Anglais, il ne nous reste que le meilleur : les falaises d'Autoire ainsi que leur vue imprenable ! On y grimpe le soir en arrivant après trois heures de route, mais la nuit nous rattrape, à 22h30 il fait bien nuit, on rentre au camping, c'est qu'on a un barbecue à faire nous !
La journée du lendemain est passée dans les mêmes falaises que la veille, mais on les découvre réellement ce jour-ci. De dix à vingt mètres de haut, elles sont un paradis de variété pour le grimpeur : bi-doigts, réglettes et colonnettes imposent une escalade différente, en plus c'est bien équipé, et « c'est très bo ! » Pas de doute il faudra y retourner un week-end.
Thibaut Lurois
