Carnet de route

Ah ce Jean Pierre !......
Le 11/09/2014 par Gérard BALUTEAU
C’est au moment où la Vallée d’Ossau nous ouvre ses portes que ce cher Jean Pierre nous accueille ! Sur la route, les chemins de randonnées, il s’admire de partout, de tous les côtés et se dresse en véritable gardien de cette vallée.
Au fil de son ascension des paysages splendides s’offrent à nous. Un spectacle unique et éphémère à voir et à revoir…
Rendez-vous au refuge de Pombie ! Riz du randonneur dans le ventre, position horizontale dès le coucher des poules. Je connaissais la messe de minuit en sol majeur de Frantz Schubert, cette nuit là, j’ai découvert la messe en Serbo-croate de JPB. La différence, elle s’interprète en plusieurs épisodes et se termine allègrement vers 4 à 5hoo du matin.
Au petit jour, revue des sacs terminée, direction le Jean Pierre, qui nous nargue depuis hier soir. Jean n’est pas au mieux de sa forme, une indigestion de riz à gâché sa nuit. Quelques ‘médocs’ plus tard, il retrouve le sourire.
Jacques, notre président, à pour habitude de dire, « plus on approche, plus la montagne se couche ». JPB, constate, que plus il s’en approche, plus l’arête Suzon se relève. Comme quoi, rien n’est sur !
Première cheminée, j’installe les cordes, JP et Cécile, n’en font qu’une bouchée. Jean en montagnard ‘grimpailloux’, monte en solo. 2° et 3° cheminée idem. Une progression régulière nous conduit au sommet que nous atteignons vers midi, pour un ‘miam miam’ salvateur.
Une fois montés, ben…., faut descendre !. 1° cheminée, petit instant d’angoisse pour Cécile qui se demande comment elle va gérer le rappel. Quelques hésitations plus tard, la 2° puis la 3° ne se sont qu’une formalité. Rien de mieux que d’apprendre sur le ‘tas’
Retour à la voiture à 18h00, une mousse bien méritée au Portalet, chez nos voisins, et descente vers le caillou de Soque où nous attend Mimi.
Cécile et J.P. nous quittent, comme prévu.
Mimi, en sherpa avisé, nous a transporté toiles de tente, matelas, et cerise sur le gâteau nous a préparé un repas du randonneur, pâte améliorée à la sauce tomate maison, un régal. Un vrai cuistot ce Mimi !
Je partage la chambre de Jean. J’observe qu’il a un duvet à dormir dehors en plein soleil dans le désert. Milieu de nuit, je l’entends fouiller dans son sac. J’ouvre un œil et le vois mettre un vêtement. 2 heures plus tard, même manœuvre, il enfile sa doudoune. Au petit matin, il se tourne, se retourne et fini par me dire qu’il se les ‘cailles’, puis du temps que je m’habille, m’explique que l’avantage de ce duvet, « c’est qu’il est déjà habillé, prêt à partir », désopilant ce garçon !.
Nous partons en direction du col de Soque, puis le col d’Ariel, que nous atteignons vers midi. Jean nous fait le caprice de la dulcinée fatiguée qui n’a plus de jambes pour aller jusqu’au sommet. « Ben non Jean, tu vas y aller, c’est qui, qui commande ! » Une ‘saladette’ plus tard Jean n’en fera qu’une bouchée, heureux de partager avec nous la vue que ce magnifique belvédère offre. Le plaisir viendra après.
Descente par le passage d’Orteig, pour rejoindre le refuge d’Arrémoulit.
Le gardien, nous laisse choisir nos couchages. Eloignés les uns des autres, une belle nuit en perspective. Que nenni ! En arrivant au refuge, j’ai découvert le pilier, ’Von Martin’ que Mimi nous a mis au programme pour le lendemain. Impressionnant, vu de loin. Je ne l’ai pas perdu de vue toute la nuit !
Jour levant, nous laissons Jean au refuge enroulé dans les bras de Morphée. Direction le Col du Palas, pour rejoindre le pied du Pilier, après une grimpette à couper le souffle.
Lecture et relecture du topo pour être sur de partir dans la bonne voie.
Michel attaque la première longueur, c’est son habitude, j’enchaîne. Je croise des bouts de ficelle, c’est sur, nous sommes dans la bonne direction. Il y a un passage en 6a qui peut être contourné et devenir du 5b. Le hasard veut que ce soit moi qui en hérite. Vertical, il est splendide. Je ne le contourne pas. Zut ! Au moment de sortir, je manque un peu de bras. « Mimi !... Sèches moi ! ». Que c’est bon de sentir la corde se tendre. Je perds un peu de temps à installer un relais béton. Mimi me rejoint. « Je m’en doutais que tu y étais, quand je t’ai entendu crier ». Ben oui Mimi, je pouvais l’éviter, mais je suis encore un grand gamin !...
S’en suit une longue arête pour rejoindre la voie normale qui conduit au sommet du Palas. Déjeuner et descente par l’arête des Géodésiens qui demande beaucoup d’attention dans certains passages ; Comme on dit ; « y a du gaz !..»
Un sans faute, nous nous sommes régalés. Merci Mimi.
Une tartine de houblon en passant au refuge, « hum ! Que ça fait du bien » nous rejoignons la voiture où nous attend Jean.
Merci Cécile, Jean Pierre, Jean, Michel. Que du soleil, merci la chance !
NB : Jean Pierre, surnom donné au pic du Midi d’Ossau. L’origine en serait, une déformation par l’accent parlé de la vallée de - géant de pierre –
Une autre légende dit : Que dans les familles riches, l’aîné (le grand) était appelé Jean et le frère le (petit) Pierre. Jean = grand Ossau – Pierre = petit Ossau.