Carnet de route

Weekend à Gourette, une histoire de bonhommes...
Le 27/09/2014 par RONDEAU - Sébastien
Il y a des signes qui ne trompent pas, qui vous indique que le weekend va être beau et que l’on va bien se régaler, et pourtant…
Petit flashback mercredi à Châteauneuf, je suis impatient de faire ma 1ere grande voie et de faire le plein d’expérience, on parle du matos, des cordées, des courses, …et sortie de son chapeau magique, Marco se retrouvant avec Nico et moi (alias les MNS) nous propose le Rognon du Ger par sa face Nord, voie classique en hiver, niveau D, il a un ancien topo, un vieux kleenex, un peu « péteux » me dit-il. Dans la foulée nous ferons l’éperon Ouest de l’Amoulat. A 1ère vue ça a l’air excitant mais le lendemain au bureau je regarde sur le net ce fameux Rognon, et là c’est le drame ! Non mais ils sont fous ces bonhommes, on passe par où ? En plus il a un vieux topo, Il y a au moins 3h de marche d’approche, et sur le net pas de topos récents, même C2C ne connait pas !
Vendredi, on arrive à gourette, on installe les tentes, on prépare les sacs, la nuit va être courte (j’ai quand même rentré le numéro de Dragon 64 au cas où !). Je me demande à quelle sauce je vais être mangé et me repose cette question il veut dire quoi par péteux ?
Levé 5h, direction le Rognon avec mes 200gr de pates et mon poulet entier avalés au petit dej’ (merci gatosport), j’ai quand même la patate !!
En parlant de signes, au bout d’une heure, on commence à voir des phares d’un 4x4 sur la piste, il s’arrête : « bonjour, vous allez où les gars ? Allez montez ! » ni une ni deux on monte à l’arrière du pickup et on finit la montée avec Serge, un chasseur d’isards de gourette, un montagnard pur et dur, un bonhomme authentique !
Arrivés au pied de la voie, on trouve sa première faiblesse, on s’équipe, on s’encorde, on me rassure ! Il va falloir que je me sorte les doigts du cul et prouver à ces bonhommes que je mérite ma place. Si la 1ère longueur n’est qu’une formalité, la deuxième nous met dans l’ambiance tout de suite, que le combat commence ! Toute la voie est assez engagée (surtout pour Marco) avec un mélange d’excitation, de concentration et avant tout de plaisir. J’ai finalement fais le bon choix de partir avec ces bonhommes ! Et en plus d’une 1ere grande voie, je sais maintenant ce que veut dire « péteux » et c’est franchement pas très agréable !!!!!
Pour la 2ème voie, l’éperon Ouest de l’Amoulat, un autre défi m’attend et c’est de loin le plus excitant ! Partir en tête de cordée, emmener ces 2 « grands bonhommes » à travers cette voie, sortir de ma zone de confort ! Et quel paradoxe de se sentir libre alors que nous sommes encordés ! Après 3h de grimpe, un petit coucou à Jean-pierre (encore un autre fameux bonhomme) et 2 rappels plus tard, aux croisements des 2 voies faites aujourd’hui, je me dis que j’ai de la chance de connaître ces bonhommes et que j’ai envie de faire beaucoup d’autres courses avec eux (en tête bien sur !). De retour au camp de base (garage des télécabines, merci Gérard) avec nos autres compagnons d’infortune, on partage un repas, (Marco son kleenex), des bières et des conneries (Wiwi et Mathieu en sont les champions bien sur !) ; bref la routine quoi.
Le lendemain au menu la face Est classique du pêne Sarrrière pour tout le monde (sauf Mathieu et ses acolytes qui ont voulu aller aux cagouilles à l’Amoulat !) suivi de l’arête SUD et de sa « fameuse taillante ». J’ai pu gouter à la joie du réversible et un petit cour d’assurage en mouvement sur l’arête (c’est toujours bon à prendre) avec Nico comme prof (décidemment c’est une vocation pour lui !).
Encore un weekend au top ! Alors bien sur, on a eu de la chance de rencontrer Serge, on ne s’est pas pris de pierres dans la voie du Rognon, on n’a pas coincé de cordes au rappel, la météo a été parfaite (enfin presque) et tout le monde a réussi sa course mais encore plus en montagne, rien n’est dû au hasard, c’est avant tout une histoire de bonhommes...