Carnet de route

En bleu et blanc
Le 05/11/2022 par MERZEAU Michel
En bleu et blanc.
Premières neiges pyrénéennes sous tempête de ciel bleu.
Le bleu, c'est pour le ciel et les lacs , le blanc, c'est pour la couche de neige fraîche 20 à 30cms tombée la veille.
La chance nous a encore sourit pour cette sortie automnale du côté de Luz saint Sauveur.
Vendredi 04/11. Direction les Pyrénées jusqu'à notre hébergement en Airbnb à Esquièze-Sère. C'est une arrivée autonome. Le code d'entrée est donné quelques heures avant. Après une petite galère pour trouver le bon immeuble, nous essayons le code du coffre à clés et là, pas de déclic donc pas de clés. Petit moment de panique. Le propriétaire est impossible à joindre. J'essaie le sms et là, ouf, le maitre des lieux me donne un autre code. Sauvés, nous ne passerons pas la nuit sur le pas de la porte.
Samedi 05/11. Nous mettons les raquettes dans ou sur le sac à dos. En effet, nous ignorons comment est la neige, quelle épaisseur il y a dans les combes et faces de réception. J'ai souvenir d'une rando il y a 1 an exactement où, sans raquettes, nous avions galéré dans une poudreuse atteignant parfois plus de 40cms d'épaisseur. Direction Barèges et le parking de Tournaboup 1452m sur la route du Tourmalet. Nous suivons la route enneigée et fermée à la circulation jusqu'au pont de Gaubie 1538m. Le sentier continue le long du vallon dets coubous jusqu'à une intersection 1741m. Nous partons sur la gauche, nous reviendrons au retour par le sentier de droite. Nous évoluons sur une neige fraîche d'une vingtaine de cms atteignant parfois les 30cms. Aucune trace humaine. D'ailleurs le sentier s'est effacé et les cairns sont invisibles, recouverts de poudreuse. Il faut faire sa trace et ne pas se fourvoyer dans les amas de rochers entre lesquels une neige instable cache des espaces où il est facile de s'enfoncer brusquement jusqu'à l'aine au risque même de se faire mal. Tout le we, nous aurons à être vigilants sur chacun de nos pas. Certains d'entre nous garderont d'ailleurs pendant quelques jours des séquelles de glissades.. La progression s'en trouve particulièrement ralentie.
Nous continuons donc notre progression dans le vallon d'Aigues Cluses jusqu'à la cabane éponyme 2150m. Le soleil nous réchauffe et le paysage enneigé est magnifique. A partir de là, nous visons le col et le pic de Madamète. Nous passons aux lacs de madamète 2299m dans lesquels se mirent les sommets alentours. Le déplacement dans la neige profonde est fatigant. Nous décidons d'essauer les raquettes mais il s'avère que la neige humidifiée par le soleil, est lourde et collante. Elle s'accumule sous nos pieds. C'est vraiment inconfortable. Nous rangeons vite fait ces ustensiles et continuons. Nous arrivons au laquet 2373m. Il est déjà presque 13h00. Nous nous posons pour le casse croûte et il nous faut réajuster le programme. Le col et le pic de Madamète 2657m seront pour une autre fois. Nous préférons rejoindre le col de Tracens 2463m pour redescendre dans le vallon dets Coubous où de nombreux lacs miroitent sous le soleil déclinant. Nous passons près du lac Nère où 2 intrépides d'entre nous décident de piquer une tête. Le tour du lac dans un chaos de rochers est une vraie galère. Il nous faut faire preuve d'une extrème prudence pour ne pas s'enfoncer entre 2 cailloux et risquer de se faire mal à une jambe. Nous rejoignons peu à peu l'itinéraire normal et la trace est plus facile à suivre. Le jour commence à décliner. Le jeu d'ombres et lumières sur les lacs et sommets est magnifique. Nous longeons le lac blanc 2117m, le lac de la jonquère 2100m pour finir par le lac artificiel dets Coubous 2041m . Après avoir rejoint l'intersection de ce matin, il ne nous reste plus qu'à revenir au parking. Il est déjà 18h et la nuit tombe mais la journée a été magnifique et sportive 17kms pour 1150m de dénivelée.
Dimanche 06/11 . Aujourd'hui, encore des lacs du côté de l' Ardiden. A Luz saint Sauveur, nous prenons la direction de la station de Luz ardiden et nous tournons à gauche pour les granges d' Aynis 1493m. Les raquettes restent dans le coffre. Le début du sentier est sec jusqu'à environ 1800m. Aujourd'hui encore , nous allons faire la trace. Personne en montagne. La progression est plus facile qu'hier. Le sentier d'été est plus facile à repérer et nous nous fourvoyons moins au milieu des blocs de rocher. Tranquillement, nous arrivons à la cabane et au lac de Lagues qui est gelé 2039m. Nous partons plein sud dans la combe qui devient une sorte de cirque. La pente s'est bien redressée. Derrière le col, il y a des lacs. Y a plus qu'à. L objectif à atteindre est visible et avec le temps, on s'en rapproche. Sur notre droite, la magnifique aiguille de Lahazère 2552m nous surveille. En période estivale, nous serions aller la visiter mais là les jours sont trop courts. Nous franchissons le col et là apparaissent le lac de Cantet 2382m, le lac Herrat 2390m puis le lac de Casdabat 2411m. Quelques mètres d'ascension supplémentaires et nous voilà au lac Grand 2470m. La pause déjeuner est la bienvenue sous le soleil. La face Sud de l'aiguille de Lahazère nous tente mais il faut être raisonnable. La descente est longue et nous ne sommes pas d'ici. C'est donc à regret que nous prenons le chemin du retour par le même itinéraire. Nous nous reposons à la cabane de Laguès où Bruno en profite pour se faire une séance de cryothérapie et nous rejoignons tranquillement les granges d'Aynis. La journée a été belle. Nous étions seuls dans cette partie des Pyrénées, même les isards n 'ont pas daigné se montrer. Nous avons encore bien profité de paysages magnifiques, d'un soleil radieux et d'une neige, certes un peu traître, mais d'une blancheur immaculée. 1150M pour 12 kms. Merci à vous mes compagnons de sentier : Ema, Cathy, Bruno, Isabelle, Elisabeth et Jean Luc. Vivement la prochaine. Michel