Carnet de route

Youuuupi on a fait duuuu ski
Le 25/04/2025 par FERRE Lionel
Youuuupiii !! c’est SKI !! et le ski c’est tous les jours en « iii » et en « CH » parce qu’ooon est en Suiiisse (CH).
Dans le caaaadre de la recherrrche contre le réééchauffement climatique, le CNRS et la NAaaSA ont sélectionné une équipe de 9 chercheurs, triés sur le voooolet pour enfin trouver une soooolution, un prograaaaamme baaaptisé : « They can’t canceeelled thé wiiiinter ». (A des fins d’économie, nous vous prions de lire s’il vous plaît le texte avec l’accent suisse).
Objectif : dénicher et comprendre d’où viennent les paillettes endémiques des montagnes du Valais Suisse, pour sauver le monde.
Pour cela notre équipe s’est entrainée à être suisse : gentils, contents, propres, polis et à l’heure.
Pour l’accent suisse : Lionel et son feu roulant de paroles adaptatif, 60 % moins vite que d’habitude. Pour l’Allemand : Frau Mathilde, l’air pur de la raison et de la beauté. Pour l’italien, Lolo : l’homme à qui les séquoias géants de Corrèze du Nord doivent leur taille record (il leur chante de douces mélopées en italien et les arrosent à la lance à incendie). Fab : l’instinct bestial aveugle et diabolique, « Les vérins de Chadurie », il peut courir dans la neige à 45km/h et jusqu’à 8000m d’altitude après il faiblit, il est prêt à se colleter avec Dieu s’il le faut et à fondre sur un dahut. Yann : la boule à facette du groupe, qui clope au bec et lunette de soleil dans les cheveux, en un clin d’œil (le droit), peut ensorceler une femelle dahut à 1 km si besoin, le temps que Fab saute dessus. Cathy et Pauline, leur sens du spectacle et leur terrible numéro de charme (si vous n’avez pas vécu dans une cave ses 10 dernières années, vous en avez forcément entendu parler) maintenant connu de Paris à Las Vegas et spécialement adapté pour l’occasion au dahut mâle. Et enfin Vincent et Serge, « Vince et Sergio les bons tuyaux », nos deux ingénieux et créatifs puits de sciences et d’érudition, capables d’accélérer le temps, prêts à mettre au point un piège ou une machine diabolique.
Départ d’Angoulême (économie économie), puis première nuit à Bourg en Bresse (économie, anonymat) puis passage par Martigny et train jusqu’au Châble aux portes de Verbier.
Première montée à la Cabane Montfort pour un dodo tout doux (eau à volonté, douche, gastronomie et chambre à 4).
Le Samedi, équipée de leur baudrier, de leur broche à glace, de cordes et de leurs beaux skis et surf, ils montent à la RosaBlanche à 3300m (magnifique panorama sur entre autes le Cervin) et ils descendent, secouant leurs skis dans de la vielle poudreuse jusqu’à la cabane de Prafleuri, un p’tit 1200m de dénivelé histoire de réveiller certains muscles. Au refuge, notre équipe se mélange aux autochtones, ils écoutent aux portes, jouent aux cartes, échangent, boivent, mangent des tartelettes, tout est bon pour récolter un indice.
Dimanche sous un rayonnement solaire follement intense, dans une neige de plus en plus douce, ils gagnent la cabane des Dix au bout de 12km d’un cheminement tortueux. Pour l’instant pas de trace de paillette ni de dahut. Toujours à fureter jours et nuit notre équipe reste frustrée, sur sa faim. Fabien propose même de dormir dehors, enveloppé dans une couverture en peau de renne ? de Reine ? (le nom d’une variété de vache suisse, les suisses organisent des combats de reines pour de vrai pour savoir qui sera la cheffe de l’estive) ou en poil de renne ? ou de Reine ?, on ne sait pas, bon je vous laisse réfléchir.
Je vous rappelle qu’il faut conserver l’accent suisse jusqu’au bout.
Lundi, l’aventure se corse, mais à cœur vaillant rien d’impossible, le terrain glaciaire se dresse encore plus fièrement, insolents, les séracs suspendus et les dahuts les narguent. Mais où se cachent-ils ? pas les séracs ! les dahuts et leurs paillettes.
Parce que voilà, je vais vous révéler une partie du secret. Ce sont les dahuts qui à la nuit tombée dispersent les paillettes fabriquées à partir de morceaux de séracs millénaires concassés mélangés à du chocolat et du Gruyère, chauffés à 1500 degrés, d’où l’éclat scintillant. Les scientifiques pensent que si l’on en recouvrait toute la planète on pourrait quadrupler l’albédo total et il pourrait neiger toute l’année au bord de la mer. LE PIED.
Donc, au col de la Serpentine, RIEN, en haut du mur de la Serpentine, RIEN (et pourtant on a mis les crampons et sorti les piolets), au sommet du Pigne d’Arolla point culminant de tout le périple, à près de 3800m, RIEN, et dans la graaannnde et trop bellllle descente vers la cabane des Vignettes perchée sur son rocher et ses 3150 m sans eau, toujours RIEN.
« Mardi matin, le roi, la reine et le petit prince, sont venus me voir pour me … EUh pardon je m’égare.
A force de se lever à 5h15, et puis y en a des, qui n’arrêtent pas de ronfler ; le cerveau décroche. Désolé, sincèrement.
Donc notre charmante équipe reprend son chemin pour l’ultime étape qui passe par le col de l’Evèque et le haut glacier d’Arolla et sa longue et magnifique descente devant la dent blanche jusqu’à Arolla où les attend un joli bus jaune (12,41m 51 places et un porte ski) de la poste suisse avec un super klaxon à compresseur à 3 tons inspiré de l’opéra « Guillaume Tell » de Wagner, pour les déposer à la gare de Sion où ils vont reprendre leur train pour Martigny et retrouver leur auto pour dormir à Chamonix pour skier l’Envers du plan.
Je m’égare encore.
Là !!! sous leurs yeux, à même le glacier du Grand Collon. Il est 6h33. Qui que v’la ? Le pt’it prince ? Non ! Les paillettes par milliers.
Youuupiii ! Ils ont réussi ! Leurs yeux brillent. « It’s magic », « It’s beyond their control » comme disait Churchill. Godasses contre godasses, Ils se jettent dessus et remplissent leurs sacs. Peut-être vont-ils sauver la planète. Peut-être trouveront ils l’atelier secret des dahuts. Vous le saurez au prochain épisode.
Aaaa Biennntôt.