Carnet de route

Groupe alpi Filles Les 2 Charentes : The Happy End à la Bérarde !
Le 20/09/2023 par Céline Candy et Katell
Mercredi 21 juin 2023 : La Rochelle (4 m) – Bellac (245 m) – La Bérarde (1 713 m)
Le réveil à 5h30 pour un départ à 6h pour les rochelaise pique un peu, mais nous sommes motivées pour un dernier long we de formation avec Rémi Laborde à la Bérarde dans les Alpes !
Sur la route, révision du mouflage dans le camion, formation pompiste pour Céline qui nous a mis de l’essence, sans en mettre et sans s’en rendre compte ! Donc, demi-tour et retour à la superbe station essence de Grenoble pour un 2ème essai ! Partage de recettes de cuisine et discussion matos.
Nous arrivons à La Bérarde vers 17h30. Ici, pas de remontée mécanique, pas de route bondée, mais la nature sauvage et notre joyeuse bande de « quadra » … enfin, entre 20 et 60 quoi …
La météo pluvieuse ne nous permet finalement pas de faire une matinée grande-voie à Tête de la Rochaille comme c’était prévu, nous monterons donc au refuge dès le lendemain matin
Nous faisons nos sacs avec option sac poubelle et chaussures alpi au sec et à porter, pour certaines ! redéfinissons les objectifs du WE de formation et étudions le topo
Jeudi 22 juin 2023 : montée sous la pluie au refuge de la Selle (2 673 m)
Réveil 7h pour un départ à 8 h, il pleut bien pour cette marche d’approche au refuge. Nous passons des passerelles précaires, des ruisseaux à franchir en marchant sur les pierres, des névés.
Arrivée en fin de matinée. L’après midi sera consacrée à peaufiner nos courses alpi, à jouer, lire et faire une bonne séance de yoga alors que la pluie et le vent s’intensifient.
Nous avons tout de même pu sortir pour reconnaitre le départ de la voie. Les lasagnes végétariennes au diner sont les bienvenues, nous sommes gâtées, c’est trop bon !
Vendredi 23 juin 2023 : arête NE de la tête Sud du Replat (3 428 m)
Levé à 4h30 pour un départ à 5h. Après 1h de marche d’approche, Candy est obligée de faire demi tour car elle est malade, l’eau non testée au refuge aurait eu raison d’elle …
Le temps s’est amélioré et nous découvrons le glacier en excellente condition. C’est un glacier plat avec des crevasses dites fermées.
L’encordement est maitrisé avec Pauline et Brigitte en tête de cordée. L’ascension se déroule sans aucun souci et une croix nous attend au sommet. La vue est splendide : Meije, Ecrin, Le rateau. Un panorama à 360 °.
L’après midi passe finalement assez vite avec au programme repos, discussion au soleil autour d’un thé avec Rémi et revu de la grosse journée du lendemain.
Ça fait bizarre de se coucher à 20h et de programmer son réveil à 2h40 !
Samedi 24 juin 2023 : « on s’est pris un râteau au Râteau » Le Râteau sommet Est (3 809 m), arête Sud-Est
Petit déjeuner à 3h. Ce matin, c’est Pauline qui ne se sent pas très bien… Décidemment… On s’équipe et vers 3h30, les premières prêtes filent à la lueur de leur frontale.
Katell a malheureusement un problème de piles. Vu que les premières sont déjà parties, elle n’a pas le temps de les changer et renonce à la course.
Nous cramponnons assez vite pour sécuriser le passage des névés dans le noir. C’est en effet assez perturbant de progresser dans l’obscurité complète, sans aucune perception du relief et de l’horizon. Catherine nous guide pour cette course.
Nous arrivons au glacier de la Selle (3 000 m) au lever du jour. Les cordées parties après nous, nous doublent et s’élancent dans la brèche avant nous ; alors on patiente. Après avoir été violacée, la lumière rougeoie à l’horizon ; le spectacle du lever du soleil sur les cimes environnantes est imprenable. Il est 6h ; c’est à notre tour de grimper la brèche.
Nous décramponnons, car c’est 100% du rocher ! Nous sortons de la brèche, la vue est incroyable : c’est une mer de montagne, des sommets à perte de vue et des pentes neigeuses aux courbes délicates qui se présentent à nous. Il est déjà 7h40, l’objectif est encore très loin…
Nous n’avons pas été assez rapides et la descente risque d’être plus longue que prévue ; Catherine sous le contrôle de Rémi revoit le timing : nous ferons demi-tour à 8h30 ! Nous progressons dans les pentes neigeuses à un rythme lent.
Rémi propose de commencer la redescente avec Céline et Pauline, qui ne va pas mieux, après un changement d’équipe puisque Candy a rejoint la cordée de Catherine et Brigitte.
Les filles vont donc poursuivre l’ascension. La pente se raidit jusqu’au premier sommet, au-delà duquel se poursuit la voie sur le fil de l’arête. Il est à peine 8h30 et le sommet est encore tellement loin (même la première cordée qu’on devine au loin n’est pas rendue et attaque seulement la « dernière » et longue arrête rocheuse avant le sommet). On décide de s’arrêter là, ça sera « notre sommet » à 3 500 m, on dira qu’on a fait un demi Râteau ou bien qu’on s’est pris un râteau au Râteau ! Avant de repartir on prend quelques photos et j’essaye d’imprimer dans ma mémoire cet incroyable panorama que nous livre la montagne, dont j’espère me rappeler…
De retour au refuge vers midi, nous mangeons et nous quittons le refuge pour retrouver le parking et rentrer dormir au refuge CAF de La Bérarde. La descente est aussi longue que la montée... Avec une pause bien méritée à la rivière !
Dimanche 25 juin 2023 : escalade en grande voie à la Tête de la Maye
Ce matin c’est grasse mat’ : réveil 6h40, petit déj 7h ouiii, trop contente !
Nous arrivons à 8h30 au pied de la voie : il y a déjà 2 cordées devant nous dedans. Alors que Céline s’est élancée, une nouvelle cordée arrive pour grimper après nous… Avec les 2 cordées devant, celle de Céline, et nous, 2 cordées, ça fait 5 cordées plus la dernière, 6 !
Le verdict tombe, trop de monde dans « Pujolidal », on va y passé la journée… Rémi nous propose d’aller grimper dans « Pain grillé »… Aller, pourquoi pas ! Il annonce les cotations : 5c/6a – 3c – 5a – 4c – 6a/A0 – 5a – 5c – 5a ; c’est pas tout à fait ce à quoi je m’attendais avec un tel nom, mais aller, soyons fous et au pire, je laisserai Catherine passer en tête dans les longueurs en 6a !
Ma leçon du jour : toujours prévoir un plan B et un plan C, on ne sait jamais ce qu’il peut se passer. C’est donc reparti pour 1h d’approche, après un petit switch de cordée : Katell prend la place de Pauline pour grimper avec Céline dans Pujolidal. 13 longueurs pour arriver au sommet dont l’avant dernière en 5 C est très lisse (sous-cote avérée !).
Oh purée, c’est loinnnnn et haut pour atteindre le pied de la voie et il fait déjà chaud ; 9h45 on arrive enfin au pied de la voie ! Catherine s’équipe, elle attaque la première longueur, 5c/6a : ça couine, ça se débat, ça tire au clou, ça papote là-haut « heureusement que c’est du granit » (oui oui, toute seule enfin avec la paroi !) – tout n’est pas intelligible, comme le fait remarquer Rémi, « elle-même ne sait sûrement pas pourquoi elle dit ça » – mais, malgré tout, ça avance… Elle s’en sort très bien et malgré quelques égratignures (oui, elle a grimpé avec tout son corps) la bataille est gagnée, le relais est trouvé !
Rémi la rejoint rapidement quand bien même il est en chaussures d’approche ; pour moi, ce n’est pas aussi simple et je me résous à tirer au clou moi aussi à ce passage assez explosif et athlétique : tant pis pour le style.
Brigitte me talonne et malgré quelques ronchonnages, elle la sort avec brio ! Arrivée au relais, je découvre qu’on ne grimpera pas en réversible pour limiter les manips de corde : Catherine fait les 4 premières et je fais les 4 dernières…
Je re-regarde le topo : oups ! Ma première longueur en tête sera la 6a… Je ne suis pas sûre de pouvoir la passer mais Rémi me rassure et me dit qu’il se fera un plaisir d’y aller si je ne le sens pas (ce que j’espérais un peu…). Les trois longueurs suivantes sont très belles et variées, un pur délice de grimpe !
On prend de la hauteur, on n’est plus à l’ombre mais la vue est superbe. C’est déjà à mon tour de passer en tête, et finalement j’y vais ! Je n’ai plus trop de souvenirs hormis que c’était très « dalleux », donc qu’il n’y avait pas vraiment de « vraies » prises, que le granit accrochait super bien (la phrase de Catherine prenait désormais tout son sens), que j’ai couiné, que j’ai (encore) tiré au clou pour passer un pas et que j’ai été relativement lentement – à priori, une cordée dernière Brigitte et Pauline nous talonnait.
Arrivée au relais, toute satisfaite de cette difficile longueur effectuée, j’ai mouliné Rémi puis Catherine avant de repartir dans une superbe longueur. Sur les deux dernières longueurs, la fatigue se fait sentir et je suis assez lente. Il est 14h30, on sort de Pain grillé avec des étoiles dans les yeux : c’était de la belle grimpe, du beau rocher, un peu dur mais pas trop, très fin et continu, quoi demander de plus ?
Le sommet de la Tête de la Maye ? Ok, on y va, il est un peu plus haut (2 518 m) et on en a plein les pattes mais on ne regrettera pas le panorama 360° sur les Alpes où Rémi nous énumère les sommets les uns après les autres, au gré d’anecdotes de guide. La redescente est corsée et longue (beaucoup trop longue pour moi) mais mon genou aura tenu, pas de douleur après ces 4 jours et tout ce dénivelé, victoire ! Suis-je guérie ?
Pique-nique à la rivière après avoir dit aurevoir à notre guide préféré que l’on remercie chaudement pour cette formation riche en apprentissages et expériences !
Arrêt obligé au mythique bar « La Cordée » à Saint-Christophe ! C’est l’anniversaire de la patronne et c’est plutôt épique mais on ne regrette pas les pintes de sirops à l’eau qu’on a attendues une bonne vingtaine de minutes !
Lundi 26 juin 2023 : Lozanne – Bellac – retour à La Rochelle