Carnet de route

Toute première fois, toutoute première fois...

Le 16/06/2025 par Conte Thomas

 

Le lieu ?

L’Ariège sauvage. Et ses autochtones tout aussi sauvages.

La playlist ?

Un best-of douteux oscillant entre la BO de Top Gun, Jeanne Mas en colère, et l’incontournable Goldman (team rouge ou team noir ?).

Les participants ?

  • Catherine (Kate), alias Fast & Furious, parce que le minibus s’en souvient encore.

  • Stéphane (Fafounet), dit le prêtre du soleil Tékitoua, en hommage à son don pour rebaptiser tout le monde.

  • Brigitte, alias Petit Cabri Insouciant ou Bras-cassé-mais-j’ai-encore-les-jambes.

  • François, fan de l’écarteur, surnommé Poussin.

  • Didier, dit la Balafre, l’homme qui murmurait à l’oreille des chèvres.

  • Hugo, le cuistot, aussi connu sous l’homme-pizza, dont le vrai nom reste un mystère pour Tékitoua.

  • Manu, le Barbu, un ZZ Top vertical.

  • Nadir, renommé Nasser pour le week-end, parce que...Tékitoua.

  • Tom, petit être frêle devenu Minou. Ronron inclus.
     

 


 

Décor posé, personnages présentés… Désolé d’avance pour toutes ces photos de Q !

 


 

J0 – Prémices

Un week-end prolongé, une météo incompréhensible, et des esprits plus ou moins sains (ou saints, à vous de voir) décident de lancer une initiation à la grande voie en Ariège.

Dans une volonté liturgique de coller à un certain Seigneur monté avant de mieux redescendre, nos encadrants ont décidé de nous faire vivre une ascension... suivie d'une redescente tout aussi glorieuse.

Le ciel, lui, joue à cache-cache entre pluie, averses et… pluie.
Le transport ? Une épopée. Le minibus du club est déjà pris pour les CAF Games de Dordogne, donc on hérite du van du Comité Olympique de Charente. (Plutôt paralympique dans notre cas.)

Ajoutez à cela une formatrice fracturée du poignet (Petit Cabri), et c’est Tékitoua qui débarque en sauveur, prêt pour ce baptême en grandes voies.

Bref, tout disait « fuyez pauvres fous ! », mais Kate a mené sa petite équipe (Minou, Poussin, le Barbu et Nasser) jusqu’au camping de Bédeilhac, où les attendaient Théo (ou Enzo ? ou Léo ? Bref, un prénom qui finit en « o ») et Didier, son père, prévoyant jusqu’à se blesser avant l’escalade.

Respect.

 


 

J1 – Calamés : “Je peux pas, j’ai piscine”

Objectif du jour : défier le ciel en montant vers lui.

Départ au sec, direction Calamés. Début de la marche, un serpent soi-disant mort est sur notre chemin. Sauf que… surprise : il digère juste un crapaud et nous fait comprendre qu’il reste de la place pour y caser encore un truc. Charmant. 

Petit conseil sécurité : ne touchez pas un truc sans être sûr qu’il a trépassé, hein Didier et Bruno ?

Une voyante aurait vu ça comme un très mauvais présage. Pas nous. Nous, on a continué. Courageux, inconscients ou les deux.

L’approche double de temps à force de détours. On croise des chèvres alpinistes évoluant dans du 12c en tongues, puis on atteint enfin le Pilier des Cathares.

Pile à ce moment-là, il se met à pleuvoir. Pas une grosse pluie, non, le petit crachin traître, perfide, mouillant. On hésite, on tergiverse… et on grimpe quand même !

Certains atteignent le premier relais de Mandarine Mécanique ou Avis à la Copulation, d’autres le deuxième sur Lubeline. Puis le crachin gagne. Repli stratégique : couennes.

Poussin, lui, décide de voler. Et atterrit violemment sur une zone... intime. (Brassens aurait approuvé.)

Retour humide mais vivant au camping. Courses. Au menu : curry de poulet par Petit Cabri Insouciant, pesto-nouilles by Mathéo (qui c’est ce mec, sérieusement ?).

Soirée entre prévisions météo, jeux de cartes (Cabanga !) et débats existentiels sur les prénoms de chacun.

 


 

J2 – Sinsat : “Le Pubis d’Anaïs” (Restez, c’est de l’art)

Quelques gouttes, puis miracle : ciel clément. Direction Quié de Sinsat, pour Le Pubis d’Anaïs (non, ce n’est pas sale), et ses trois grandes voies : GR4B+, Smila et Au plaisir du geste. Les noms donnent le ton.

Marche d’approche estimée à 40 minutes. Une heure plus tard, tout le monde y est, suant comme des phoques en juillet.

La brume matinale nous empêche de voir le sommet. Tant mieux, moins de pression.

Départ des cordées, grimpe entre 4+ et 6a. Traversée, pendule improvisé, mouflage de secours… Plaisir total.

Un grimpeur silencieux devient l’idole du groupe en se balançant à 80m du sol (on te voit le barbu !).

Déjeuner avec vue, descente raide mais magnifique. Les falaises se dévoilent enfin, baignées de lumière dorée, survolées de rapaces (probablement percnoptères mais on n’a pas de preuve).

Retour au camp. Dîner, confidences, jeux, rires. On commence à reconnaître les visages, les prénoms. Enfin.

Mention spéciale aux ouvreurs de voies pour leur imagination olé-olé : Brassens n’aurait pas renié cette inspiration.

 


 

J3 – Calamés : “Le retour de la vengeance” (mais au sec)

Réveil en fanfare par le camion poubelle. C’est le moment de replier tentes et fiertés.

Direction Calamés (le retour, comme le robot tout nu du futur), secteur Papy. Soleil de plomb, paroi sud, grimpe à gogo.

Trois voies de trois longueurs : Vercoquins (5/5+), Money (5+) et Herbes Amères (5+/6a).

Première cordée : Didier et... Léo ? Peu importe. Ils volent, tels des cabris ailés.

Deuxième binôme : Poussin & Minou. Dans le 5C+ bien tassé, Minou flippe mais avance. Pur bonheur vertical. Relais impec. Descente en rappel sans souci, même avec changement de voie au passage.

Troisième paire : changement express. Le leader se blesse à l’orteil, remplacé par un autre formateur aux pieds capricieux. Deux longueurs faites malgré quelques égarements en terrain hostile.

Pause pique-nique, dernières moulinettes. Lézardage collectif sur la dalle chaude.

Retour vers la plaine de Saint-Yrieix. Peu de bouchons, beaucoup d’émotion. Fin du rêve. Retour à la réalité.

 


 

Conclusion : La première fois…

Ce récit, coécrit par Minou et Nasser, transpire la fraîcheur des premières fois : les mains moites, les manips hésitantes, les relais trop serrés, les cordes trop longues et les sourires immenses.

Pour vous, c’était peutpremière-être la millième fois. Pour nous, c’était la . Et on espère que ce récit vous a rappelé ce que ça fait, la première fois qu’on grimpe vers le ciel avec le cœur qui bat trop fort.

Merci au club, à tous les encadrants, aux vieux singes et aux jeunes cabris. Merci de nous transmettre cette passion avec autant de cœur.

Un merci tout particulier à Catherine, Brigitte et Stéphane pour leur patience, leur bienveillance, et leur bonne humeur à toute épreuve.

 


 

À bientôt pour de nouvelles aventures verticales.

Signé :
Nasser et Minou
(qui ne sont pas un duo comique. Quoique.)

Perles du séjours :

 

“Et si on avait un sac qui fait aussi barbecue ?”

“C’est cette inquiétude qui m’inquiète…”

“Passe moi les écarteurs” (les coinceurs, dommage qu’il n’y ait pas le son!)

“- Pourquoi il me répond pas Nasser ? - Parce qu’il s’appelle Nadir ?

CLUB ALPIN FRANCAIS ANGOUMOIS
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