Carnet de route

Les dahus se cramponnent

Le 06/02/2022 par CATHERINE MONTEAU

Sur la pub de notre site, c’était écrit « ski de randonnée dans les Pyrénées». Et en dessous en petit « selon conditions ». Encore un programme alléchant, alors c’est parti pour les 2 Nico, Yoyo, Serge, Pierre et Catherine, qui vont en vallée de Campan rejoindre Arnaud déjà sur place (qui s’était donné pour mission de rendre la dure neige plus soyeuse).

 

Pour les conditions (météo), c’est vite réglé : on arrive samedi accueillis par une pluie fine qui se transforme progressivement en neige fine aussi. C’est pas grave, on n’a pas froid, on porte joyeusement nos skis sur le dos dans la forêt en attendant de trouver de la neige en continu. Dans le courant de la journée, la neige s’éclipse et nous bénéficions de larges éclaircies (avant de retomber dans la brume à la redescente). On a même droit à un arc en ciel blanc.

Et pour dimanche, ciel bleu.

 

Pour les conditions nivologiques, là, c’est autre chose : faut dire qu’après 3 semaines sans chutes, la neige est très dure. Résultat : Arnaud n’a pas réussi à finir le boulot. Pourtant, il est déjà épuisé quand on le retrouve (il s’arrêtera d’ailleurs judicieusement avant d’être transformé en dahu).

 

Tout le monde connait la chasse au dahu, mais nous, pour ne pas faire comme tout le monde, on a plutôt pris le thème : mettons nous dans la peau de ces pauvres dahus.

Alors au programme tout le WE : monter sur des pentes… pentues… mais surtout sur une neige très dure, (trop) souvent regelée, et ce, avec toujours une patte plus haute que l’autre… Nous avons juste des skis et couteaux en guise de sabots.

 

Surtout le premier jour (de Payolle au Soum de Coste Oueillere) : la traversée de gauche à droite est trop longue pour ma cuisse gauche qui finit par me le faire sentir, je m’arrêterai d’ailleurs avant la fin, pour pique niquer au soleil et bénéficier de la visite d’un cousin dahu sur la pente en face (lui aussi, c’était un pattes-gauches-courtes). Les dahus plus résistants de notre troupeau iront jusqu’au col pour bénéfier de la vue. Pour la descente, c’est alternance entre croûté et gelé… le rêve (et encore les cuisses qui s’expriment, mon ski a moins la légèreté du dahu que l’élégance du mamouth).

 

Le 2e jour (la Mongie – Pic des 4 Termes – retour par le lac de Gréziolle), comment dire ? Ben on fait encore les dahus, mais avec alternance de pattes (donc plus de conversions) et neige encore plus gelée (génial pour les conversions). Surtout une fameuse pente : si on avait sû, on l’aurait directement attaquée crampons aux pieds… mais comme on n’savait pas, on y est allés en skis, 2 l’ont finie en ski, 2 en crampons et 2 skis à la main. En attendant grâce à cette joyeuse pente, encouragés par Nico, Pierre a découvert l’intérêt de la pratique du « toujours 3 points d’appuis plantés avant de bouger le 4e » (2 skis + 2 bâtons) et moi, j’ai découvert que les abdos pouvaient aussi râler à force de se cramponner très fort aux bâtons… La pause sur le replat au soleil avec thé et grignote est la bienvenue pour tous. Un dahu choisit de manger un kiwi avec sa peau : ça fait moins de déchets et peut-être que des poils hyper-adhérents lui auront poussé sous les sabots d’ici la prochaine sortie ? L’épreuve ne nous arrête pas (de toutes façons, on ne veut pas la redescendre, cette satanée pente), alors on continue à faire les dahus (dominante côté droit cette fois-ci pour équilibrer avec la veille) jusqu’au col. Comme 4 trouvent dommage de ne pas se faire un sommet, ils chaussent crampons et s’arment d’un piolet pour gravir les 50 mètres restants. On est dans un super décor privatif, VIP, surtout quand on sait que de l’autre côté de la crête s’agglutinent les 1ers skieurs des vacances scolaires à la Mongie. C’est normal, le dahu reste un animal sauvage ! Puis c’est la redescente, version promenade de mamelon en mamelon vers le lac de Gréziolle, sur une neige dure mais skiable. Et enfin pour  parachever le stage dahu, une très longue descente sur le flan droit de la vallée, ponctuée par des descentes en dérapage, des traversées chaotiques de coulées d’avalanches (pas de risque, c’est tombé depuis longtemps, mais les blocs sont bien durcis et avec cailloux incorporés). Nouvelles récriminations des cuisses et, pour Serge, de son dos qui n’aime pas les bosses paraît-il.

On peut dire qu’à l’arrivée, on en a plein les pattes (les courtes comme les longues, bien sûr !)… Promis, on ne chassera plus les dahus.

Merci à Arnaud , qui a joué à la fée du logis après notre départ puisqu’il préférait skier sur les pistes dimanche… mais s’est vite calmé vu la foule ! Cela a permis aux dahus de l’appeler pour qu’il vienne les chercher à l’arrivée.

 

Et enfin, pour la logistique, merci Nico pour l’organisation globale et pour l’hébergement dans le village familial (impossible pour lui de s’y pointer sans s’arrêter causer à tous ceux qui s’y balladent… jusqu’au troupeau de groupies blondes qui afflue pour le saluer avant notre départ). L’hébergement est encore plus confort qu’on s’imaginait, avec service « une chambre, une température ambiante » !

Et coaché par le chef cuisto Serge, Pierre s’est initié à la cuisine… à commencer par les bases : l’art de mettre des pâtes dans de l’eau… Ah, décidément, c’est formateur le ski de rando !

CLUB ALPIN FRANCAIS ANGOUMOIS
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DE MA CAMPAGNE
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Activités du club