Carnet de route

Ils en étaient

Le 17/12/2023 par Lionel FERRE

Du V.I.BRA.M !  (Vitesse, Intelligence, BRAvoure, et Motion –à prononcer à l’anglo-charentaise émo chun) les charentais(ses) ont en sous la semelle.

« Ils en étaient ! », pas de la fanfare mais de l’ouverture du ski dans les Pyrénées.

Durant des semaines ils ont farté leurs semelles, affuté leurs carres et leur corps, acheté un nouveau Damart, une petite polaire Pata, de nouveaux souliers, qu’ils ont hâte d’essayer, tester, éprouver, user.

Samedi 10h, casqués, le mollet trépignant, harnachés dans leur tenue bien assortie, Dominique dit « El Champion » mais aussi « Todoentextil » et Fabien dit « Toutencuisse » ,  « La Courroie de Chadurie » ou encore « Ouch mes Cuisses », dévalent inlassablement les pentes de Piau-Engaly.

Et ça monte et ça descend, et ça monte et ça descend, encore et encore.

Au travers de la rigueur, la passion et l’amour du beau ski, ils retrouvent ce qu’éprouve l’artisan devant un travail bien fait.

Enfin parfois, ils perdent la foi et v’là ti pas que ça se relâche, ça se repose en filant tout droit, bande de feignasses, accordant une confiance aveugle à leurs skis qui heureusement leur sont restés fidèles (vu que leurs cuisses ont lâché l’affaire).

7 000 m de dénivelé, 63 km parcourues, 73 km/h max selon Fabien, 60 km/h selon les autorités(moi).

15h30, dégoulinants de bonheur, la peau des joues tannée par la vitesse, le froid et le soleil et les cuisses douloureuses et chaudes comme des baraques à frites, les deux gaillards réussissent à regagner le carrosse en silence pour un franc réconfort à la Bergerie d’Azet, charmant gite à l’accueil sympathique et attentionné et à la cuisine riche et réconfortante.

Dimanche matin, comme ils aiment le contraste et pour adoucir leur bilan carbone, sous un violent ciel bleu, ils progressent par leurs propres moyens, doucement, religieusement, accordant à chaque détail son importance, dans la vallée du Badet jusqu’au Port de Campbieil à 2600m.

800 m de dénivelé, 10 km, 30 km/h max selon Fabien, 16 selon les autorités (toujours moi).

Bilan : de la vieille poudreuse au-dessus de 2200 m puis de la moquette 4 étoiles à poil long pour le reste de la descente (neige de printemps assez épaisse, douce et soyeuse, assez facile à skier selon les autorités, Fabien ne partage pas forcément ce point de vue).

14h30, le coffre bien rangé (petite manie de Domi), parfumés (un petit coup de pschitt pour Fabien qui sous ses airs de brute épaisse cache la volonté de ne pas empoisonner ses camarades), ils rentrent apaisés, plein de vitamine D en Charente.

Tout bon carnet de route de ski se doit d’avoir une chute et c’est Domi, garçon très urbain et qui a quelques avis tranchés en matière de textile (équipement du sportif en général), qui vous l’offre.

« Ah ! les Gaillards ! »,  Il faut équiper tout ce qui se chausse, tout bon soulier, d’une semelle VIBRAM, « ma bonne dame, mon bon monsieur, ça c’est de la semelle ! ».