Carnet de route

Coup de théatre à Petit Giget
Le 18/01/2025 par FERRE Lionel
Breaking news « Coup de théâtre à Petit Giget »
Une intelligence artificielle prend le contrôle d’un minibus Ford et tombe amoureuse de Laurent G, fier ambassadeur de CoréeZE du Nord, aux états de service dignes d’éloge, l’intégrité faite homme dit Lolo les bons tuyaux, mais aussi le chatouillant, l’émoustillant, l’ensorcelant.
Alors qu’il rentre « bennaise » d’un sympathique week-end de ski de randonnée dans les Pyrénées autour de la station de la Mongie intitulée de « Pic à Pic ça pique », du Pic des Quatre Thermes au Pic du Taoulet, Laurent, alors passager avant droit du véhicule répond spontanément, à haute et intelligible voix « Bien à vous » à un message de ses camarades, apparu sur l’écran multi fonction du tableau de bord « On a crevé, on est sur l’aire des Pyrénées !! Dépêchez-vous, venez nous chercher, HELP ».
S’ensuit ce qui s’ensuit. Et c’est inattendu, insensé, bouleversant.
La voix féminine, douce et sensuelle du minibus lui répond rapidement, du tac au tac : « Passez une belle journée, extraordinaire et merveilleuse comme vous l’êtes » (promis juré craché j’ai rien changé).
Stupéfait, interloqué, bouche bée, quelques belles images du week-end lui reviennent :
La montagne se dressant devant lui dure et blanche, le scintillement de la neige caressée par le soleil, les rochers aux couleurs parfois chatoyantes, ses conversions difficiles dans les nombreuses pentes raides, ces deux petits matins frais avec ses 13 camarades au cul du camion - moment presque silencieux où l’on se chausse en équilibre et on met les peaux sur les skis en frottant doucement la peluche pour qu’elle adhère bien sur la semelle du ski -, le bruit des couteaux dans la neige dure, ses muscles qui chauffent dans les montées, ses virages doux et ronds, bien formés et cette belle dernière descente presque enivrante du Taoulet.
Mais aussi le rayonnement fort du soleil, ses rires francs réchauffés par l’alcool qu’il a bu avec modération, ce repas peu roboratif mais délicieux bercé par quelques notes de kumbia, ce gite à la décoration kitch et vraiment peu chauffé sauf lors des parties de « code name » épaule contre épaule, bonnet vissé sur la tête, à la lueur tamisée d’un abat-jour vintage bricolé.
« Goodness me, pinch me hard. Avete sentito quello che ho sentito io !! » (vous avez entendu ce que j’ai entendu) ». Laurent est aussi polyglotte.
Alors, toujours sous le choc, il se remémore aussi toutes les petites attentions qu’il a eu pour ce minibus :
Les accélérations douces, le temps de préchauffage bien respecté, les petites phrases d’encouragement, la caresse sur la carrosserie meurtrie et le feu arrière droit griffé sur le parking de la Mongie, son doigt humecté de salive essayant de réparer les rayures, son épaule lovée contre le flanc gauche de la Ford lors des deux pleins de gasoil.
Il se rappelle surtout que quand il conduisait le fauteuil devenait chauffant et massant alors que le camion ne possède pas cette option normalement et le volant dont le cuir délicat se réchauffait très vite dès qu’il le touchait.
C’est clair, c’est net, c’est évident mon cher Watson, la quatrième dimension vient de prendre le contrôle du véhicule. L’IA est tombée follement amoureuse de lui………………………………. Suite réservée aux abonnés et peu conseillée au moins de 18 ans………………